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On n’aperçut d’autres cases que cinq ou six petites huttes dans lesquelles on ne pouvait entrer qu’en se traînant sur le ventre. Ces hommes semblent fort misérables. Le Taïtien n’entendait absolument aucun mot de leur langue.

En courant au sud-ouest on découvrit des terres dans toute la partie de l’ouest. Bougainville fit voile de ce côté, et bientôt en aperçut dans tous les points de l’horizon. Il semblait que l’on était enfermé dans un grand golfe ; plusieurs endroits offraient l’apparence de passages ou de grands enfoncemens. Un entre autres présentait dans l’ouest une ouverture considérable. Quelques pirogues traversaient d’une terre à l’autre. Les relèvemens que l’on fit le 26, au lever du soleil, apprirent que les courans avaient entraîné les vaisseaux dans le sud plusieurs milles au delà de leur estime. L’île de la Pentecôte se montrait séparée des terres du sud-ouest ; mais la séparation était étroite. On découvrait plusieurs autres coupures à cette côte, mais sans pouvoir distinguer le nombre des îles de l’archipel dont on était environné. Bougainville fit courir au nord-ouest le long d’une belle côte couverte d’arbres, sur laquelle il paraissait de grands espaces de terrain qui semblaient cultivés. Le coup d’œil annonçait un pays riche ; les croupes de quelques montagnes pelées et de couleur rouge en de certains endroits semblaient même indiquer que leurs entrailles renfermaient des minéraux. La route que l’on suivait conduisait à ce grand en-