Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout qui n’avions plus d’ancres à hasarder. Il fallait d’ailleurs y ancrer à une grande demi-lieue de la côte ; plus près, le fond était de roches. Ainsi les vaisseaux n’auraient pu protéger les canots ; et le pays est si couvert, qu’il eût fallu toujours avoir les armes à la main pour mettre les travailleurs à l’abri des surprises. On ne devait pas se flatter que les naturels oubliassent le mal qu’on venait de leur faire, et consentissent à échanger des rafraîchissemens. On remarqua ici les mêmes productions que sur l’île des Lépreux. Les habitans y étaient aussi de la même espèce, presque tous noirs, nus, à l’exception des parties naturelles, portant les mêmes ornemens en colliers et en bracelets, et se servant des mêmes armes. »

On reconnut le 27 que les terres couraient au nord et s’étendaient à perte de vue, terres d’une élévation extraordinaire, et qui présentaient au-dessus des nuages une chaîne suivie de montagnes. Le temps fut sombre et par grains avec de la pluie par intervalles. Plusieurs fois le jour on crut voir la terre en avant, terre de brume qui s’évanouissait dans les éclaircis. Le 29 au matin on ne vit plus de terre. Bougainville nomma ces terres qu’il venait de découvrir l’archipel des grandes Cyclades ; mais ce nom ne doit pas remplacer celui qui avait été donné par Quiros. Ce dernier a été avec raison conservé par les géographes.

Bougainville raconte à cette occasion une chose qui vaut la peine d’être offerte au lec-.