Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/293

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Les recherches pour fournir des rafraîchissemens aux malades et une nourriture solide aux hommes qui se portaient bien furent infructueuses. La pêche était absolument ingrate, et on ne trouva dans les bois que quelques lataniers et des choux palmistes en petit nombre, encore fallait-il les disputer à des fourmis énormes, dont les essaims innombrables forcèrent d’abandonner plusieurs de ces arbres déjà abattus. On vit quelques sangliers ; on n’en put tuer aucun. On avait en abondance de l’eau : on se procura quelques pigeons de la plus grande beauté.

Tout le pays est montagneux ; le sol y est très-léger : à peine la roche est-elle recouverte. Cependant les arbres y sont de la plus grande élévation, et l’on y voit plusieurs espèces de très-beau bois. On y trouve le bétel, l’aréquier, le beau jonc des Indes, le poivrier. Le pays est, en général, peu riche pour la botanique. Au reste, aucune trace n’annonçait qu’il fût habité à demeure. Les naturels doivent y passer de temps en temps : l’on rencontrait fréquemment sur le bord de la mer des endroits où ils s’étaient arrêtés. On les reconnaissait aux traces de leurs repas.

On tuait journellement des serpens, des scorpions et des insectes singuliers. On trouvait un grand nombre de coquilles, dont plusieurs étaient fort belles. On rencontra dans un même endroit dix de celles qui portent le nom de marteaux, ce qui fit nommer île de