Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marteaux celle que Carteret avait appelée île Wallis.

Cependant la situation des vaisseaux empirait à chaque instant : la nécessité de quitter ce séjour devenait indispensable. Quoique le temps fût très-mauvais, il fallait appareiller. On avait avisé au moyen de débouquer par une nouvelle passe, lorsque, par un bonheur inespéré, le temps permit de partir le 24 juillet.

Bougainville soupçonnait que le port qu’il venait de quitter appartenait à la Nouvelle-Bretagne reconnue par Dampier ; mais il ne savait pas que Carteret avait découvert un détroit qui séparait cette terre de la Nouvelle-Irlande ; de sorte qu’en côtoyant cette dernière, en faisant route au nord-est, il en parle toujours sous le nom de Nouvelle-Bretagne. Il l’eut constamment en vue jusqu’au 3 août.

On eut le 29 juillet la visite de quelques pirogues montées par des nègres qui ressemblaient à ceux que l’on avait déjà vus. Ils invitaient par signes à aller à terre, et montraient une espèce de pain ; on les engageait à monter à bord ; mais ces invitations, et le don de quelques morceaux d’étoffes jetés à la mer, ne leur inspirèrent pas la confiance d’accoster les vaisseaux. Ils ramassèrent ce qu’on avait jeté ; et, pour remercîment, l’un d’eux, avec une fronde, lança une pierre à bord de la Boudeuse. « Nous ne voulûmes pas leur rendre le mal pour le mal, dit Bougainville, et ils se re-