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l’on tira pour quelque signal, les fit fuir précipitamment.

» Au reste il sembla que les visites qu’ils nous avaient rendues ces deux derniers jours n’avaient été que pour nous reconnaître et concerter un plan d’attaque ; car le 31, dès la pointe du jour, un essaim de pirogues sortit de terre : une partie passa par notre travers sans s’arrêter, et toutes dirigèrent leur marche sur l’Étoile, que sans doute ils avaient observé être le plus petit des deux bâtimens, et se tenir derrière. Les nègres firent leur attaque à coups de pierres et de flèches. Le combat fut court. Une fusillade déconcerta leurs projets ; plusieurs se jetèrent à la mer, et quelque pirogues furent abandonnées. Depuis ce moment nous cessâmes d’en voir. »

Cependant la disette avait continué à faire des progrès. Quoiqu’elle fût parvenue au dernier période, personne ne se laissait abattre, et la patience à souffrir fut supérieure aux positions les plus critiques. Les officiers donnaient l'exemple, et jamais les matelots ne cessèrent de danser le soir, dans la disette comme dans le temps de la plus grande abondance.

Le 4 août on reconnut distinctement les deux îles nommées par Dampier île Mathias et île Orageuse. Les marées cessèrent de porter sur le sud et sur l’est, ce qui annonçait que l’on avait passé la pointe nommée par les Hollandais cap Salomaswer. On n’était plus alors qu’à 41′ au sud de la ligne.