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Le 8 on reconnut une île plate, longue d’environ trois lieues, couverte d’arbres, et partagée en plusieurs divisions, liées ensemble par des battures et des bancs de sable. Le grand nombre de huttes que l’on vit sur le bord de la mer fit juger que l’île était fort peuplée ; elles étaient hautes, presque carrées, et bien couvertes : on croyait revoir les maisons de Taïti. Beaucoup de pirogues étaient occupées à la pêche autour de l’île ; aucune ne se dérangea. On nomma cette terre île des Anachorètes.

Le soir et le lendemain on découvrit des îles basses ; la plupart ne sont que des îlots ras et couverts de bois. On nomma ce groupe l’Échiquier. La nuit et le calme ayant pris les vaisseaux dans ces parages, on fut jusqu’au jour dans des alarmes continuelles d’être jeté sur la côte par les courans. Le 11 on aperçut la côte de la Nouvelle-Guinée. On avançait peu ; les courans éloignaient des terres. Quand on put en approcher et y envoyer les canots, on n’y rencontra aucun arbre qui portât des fruits propres à la nourriture de l’homme.

Le 25, au lever du jour, on se trouva entouré de terres. Toutes les îles et les îlots qui enfermaient les frégates étaient fort escarpés, de hauteur médiocre, et couverts d’arbres ; ils ne paraissaient pas habités. Enfin on trouva un passage au sud-ouest ; il fut nommé passage des Français. Le milieu est situé par 15′ sud, et 128° 30′ à l’est de Paris.