Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/299

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tagés sans doute, et que je ne saurais dépeindre. »

À peine avait-on jeté l’ancre, que deux soldats hollandais, dont l’un parlait français, vinrent demander de la part du résident les motifs de l’arrivée des frégates dans un port dont elles ne devaient pas ignorer que l’entrée n’est permise qu’aux bâtimens de la compagnie hollandaise. Après quelques explications qui eurent lieu de la manière la plus amicale entre un officier français et le résident, celui-ci pria Bougainville de lui donner une déclaration des motifs de sa relâche, afin qu’elle put le justifier envers le gouverneur d’Amboine, qui lui avait expressément enjoint par écrit de ne recevoir dans son port aucun bâtiment étranger. Bougainville satisfit avec empressement à une demande si juste, et dès ce moment il n’y eut plus de difficulté.

Henri Ouman, résident à Bourou, se conduisit envers les Français avec une franchise et une générosité que Bougainville sut reconnaître par les éloges qu’il lui a donnés dans sa relation. Les vivres frais et l’air sain de Bourou procurèrent aux malades un amendement sensible. Le séjour à terre, quoiqu’il ne fut que de six jours, les mit dans le cas de se guérir à bord. Le 6 septembre on avait embarqué le riz, les bestiaux, et tous les autres rafraîchissemens ; la fin de la mousson de l’est pressait de partir pour Batavia, et le soir on fit voile.

On passa par le détroit de Bouton, ensuite