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guait des terres plus basses que les autres et de grands enfoncemens ou ouvertures, qui indiquaient ou des embouchures de grandes rivières, ou des canaux entre des îles. On avait sondé fréquemment à différentes distances de terre ; mais on n’avait point eu de fond avec des lignes de soixante et soixante-dix brasses.

Le 13 Surville allait mouiller dans un excellent port que l’on avait découvert à l’abri de tous vents, et formé par une multitude de petites îles, lorsqu’on vit sortir d’un canal une pirogue montée d’un homme seul. Elle s’approcha du vaisseau presque portée de la voix, et l’insulaire faisait signe que l’on vint à terre, pendant que du vaisseau l’on cherchait à l’engager à venir à bord : on lui montrait un pavillon blanc, qui, même pour les nations sauvages, est un signe de paix assez universellement reconnu ; mais rien ne put le déterminer à se rendre à cette invitation.

On avait aperçu, en entrant dans le port, quelques Indiens sur une île couverte d’arbres : ils étaient armés de lances, et portaient sur le dos une espèce de bouclier. Ils s’étaient mis à l’eau jusqu’aux genoux, et suivaient le vaisseau à mesure qu’il avançait dans le passage ; mais, dès qu’il fut arrêté, ils se retirèrent dans les bois.

Quand le vaisseau fut mouillé, deux pirogues se détachèrent des îles, et vinrent l’examiner, mais en se tenant à une grande distance, et se contentaient d’en faire le tour. On leur