Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/333

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le danger auquel les exposait leur valeur imprudente, fit feu de son artillerie ; mais comme les pirogues naviguaient en peloton serré, et que les canons qu’on tira étaient chargés à mitraille, il est trop probable que ces Indiens firent une funeste expérience de la supériorité de nos forces ; la déroute et la fuite la plus prompte prouvèrent au moins qu’ils avaient reconnu l’insuffisance des leurs.

Aussitôt qu’ils eurent disparu, Surville ordonna de faire de la voile, et continua sa route.

Lova-Sarega ne comprenait pas la langue des habitans de l’île des Contrariétés. Ils lui proposèrent par signes, à plusieurs reprises, de l’emmener avec eux ; il s’en défendit toujours, et de manière à laisser juger qu’il les redoutait.

Labé avait vu cette île d’assez près. Le rivage, qui est assez élevé, est formé de rochers qui présentent l’apparence d’une jetée. Il aperçut sur les coteaux de belles plantations de cocotiers, et l’île lui parut en général bien cultivée. Il ne vit aucun brisan le long de la côte ; mais, à une lieue et demie de distance, il ne put trouver fond avec une ligne de quarante-cinq brasses.

Le 3 novembre Surville eut connaissance de trois petites îles auxquelles leur ressemblance fit donner le nom des trois Sœurs. La veille, on avait vu à l’ouest la pointe la plus méridionale de la grande terre, et, dans l’éloignement,