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jours, le scorbut avait enlevé dix-huit hommes de son équipage, et les autres en étaient ou atteints ou menacés. Il était pressant de gagner un port où l’on pût s’établir avec sûreté, et procurer aux malades le repos, le bon air et les alimens sains, si nécessaires pour leur rétablissement. Surville se décida donc à diriger sa route sur la Nouvelle-Zélande, la terre la plus voisine de celle qu’il quittait, et qui n’était encore connue que par la relation d’Abel Tasman.

Ce fut le 12 décembre que Surville reconnut les terres du nord-ouest de la Nouvelle-Zélande, par 35° 37′. Les vents ne lui permirent pas de trouver mouillage avant le 17, jour où il jeta l’ancre à la côte nord-est, dans une baie qu’il nomma baie de Lauriston, du nom d’un des armateurs de son vaisseau. Au fond de cette baie est une anse qu’il nomma anse Chevalier, du nom de son autre armateur. La baie Lauriston est la baie des îles de Cook.

La manière dont Tasman avait été reçu dans ce pays faisait craindre d’y éprouver le même sort. Avant de laisser tomber l’ancre, on vit arriver une pirogue montée de six hommes, qui donnèrent un peu de poisson et quelques coquillages ; ils reçurent en échange de la toile de coton. En quittant le vaisseau ils montrèrent leur demeure. Peu de temps après trois autres grandes pirogues s’approchèrent à portée de fusil en montrant de temps en temps des poissons ; mais, s’ennuyant de ne rien recevoir,