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et l’équipage un commerce qui procura des rafraîchissemens et des secours de toute espèce aux malades. Ce chef obtint ensuite de Surville la permission de l’accompagner à bord de son vaisseau ; mais, dès que le canot qui les portait commença à s’éloigner de la côte, les cris des femmes et les alarmes des Indiens déterminèrent Surviile à le ramener promptement à terre, où il fut témoin de l’affection sincère de ces peuples pour leur chef.

Cook côtoyait alors la Nouvelle-Zélande : il releva même la baie où était Surville, sans se douter qu’un vaisseau français y fût mouillé. Il fait mention d’une tempête qu’il éprouva le 27 décembre, et dans laquelle Surville perdit ses ancres. Le Saint-Jean-Baptiste aurait même immanquablement péri, sans la manœuvre hardie de son capitaine, qui le mit à même de gagner un autre mouillage à l’abri de la tourmente.

Au commencement de la tempête, la chaloupe où étaient les malades tenta inutilement de gagner le vaisseau ; mais elle ne put pas même revenir au village. Elle fut jetée dans une anse, qu’on nomma anse du Refuge, et obligée d’y rester pendant toute la durée de l’ouragan. Naginoui, chef du village voisin, accueillit et reçut les malades dans sa maison : il leur prodigua tous les rafraîchissemens qu’il fut en son pouvoir de leur donner, sans vouloir recevoir aucune indemnité de ces soins généreux. Ce ne fut que le 29 que la chaloupe put rejoindre le vaisseau.