Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/346

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reux pour le cap de la Circoncision. Parvenu le 11 janvier 1772 à 45° 43′ sud et 28° 40′ à l’est de Paris, la vue de phoques, d’oiseaux de mer qui ne s’éloignent pas beaucoup des côtes, et de goémons, lui fit conjecturer qu’il était dans le voisinage de quelque terre. Quoique l’on fût dans l’été de ces régions australes, on ressentait un froid violent. La neige qui tombait continuellement ne permettait pas d’attribuer à un changement subit de temps la rigueur de la température.

Le 13 janvier, à quatre heures et demie, on vit une terre dans l’ouest à cinq lieues de distance. Comme la brume était épaisse et que l’on pouvait se tromper, on sonda. L’on trouva fond à quatre-vingts brasses. En même temps on aperçut très-distinctement une autre terre au nord. La première terre parut très-élevée et couverte de hautes montagnes. On en vit les côtes dans une étendue de six à sept lieues. Marion la nomma Terre d’espérance, parce que cette découverte le flattait de l’espoir de trouver le continent austral qu’il cherchait. Elle était trop embrumée pour qu’il put découvrir si elle avait de la verdure et pouvait être habitée. Elle est située par 46° 45′ sud, et 34° 30′ à l’est de Paris.

La mer étant devenue très-grosse et le temps très-mauvais, on fut obligé de s’éloigner de terre. On vit à la partie nord-est de la seconde île une anse vis-à-vis de laquelle paraissait une grande caverne. On crut aussi apercevoir une