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» Tous ces insulaires avaient l’air fort doux, et même caressant. En peu de temps ils apprirent les noms des officiers. Nous ne laissions entrer dans la chambre du conseil que les chefs, les femmes et les filles. Les chefs se distinguaient aisément par des plumes d’aigrettes ou d’autres oiseaux aquatiques, plantées dans leurs cheveux au sommet de la tête. Les femmes mariées se reconnaissaient aussi à une espèce de tresse de jonc qui leur liait les cheveux au sommet de la tête. Les filles n’avaient pas cette marque distinctîve ; leurs cheveux tombaient naturellement sur le cou. Les insulaires s’étaient empressés de nous faire connaître ces distinctions, en nous donnant à entendre par signes qu’il ne fallait pas toucher aux femmes mariées, mais que nous pouvions en toute liberté nous adresser aux filles. Il n’était pas possible en effet d’en trouver de plus faciles. Marion fit passer cet avis dans les équipages des deux vaisseaux, afin de conserver la bonne harmonie avec les insulaires. Elle ne fut pas troublée à cause des femmes. »

On ne s’étendra pas sur les mœurs de ces insulaires, ni sur la description de leur pays, donnée par Crozet. On trouvera ces détails dans le voyage de Cook.

Lorsque Marion eut fait connaissance avec les insulaires, les chefs l’engagèrent à les visiter dans leurs villages. Il se rendit à leur invitation, en se faisant accompagner d’un détachement de soldats armés. Il parcourut d’abord