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une partie de la baie, où il compta vingt villages contenant un nombre de maisons suffisant pour loger quatre cents personnes. Il descendit à plusieurs endroits, et fut reçu avec des démonstrations d’amitié.

Marion fit ensuite diverses courses le long des côtes et dans l’intérieur du pays pour chercher des arbres dont on pût tirer des mâts pour le Castries.

Les insulaires l’accompagnaient partout. Le 23 mai, il trouva une forêt de cédres magnifiques, à deux lieues dans l’intérieur des terres, et à portée d’une anse éloignée d’une lieue et demie des vaisseaux. On fit aussitôt un établissement dans cet endroit. On y envoya les deux tiers des équipages avec les outils et les appareils nécessaires pour abattre les arbres, les façonner, et ouvrir un chemin qui facilitât leur transport au bord de la mer. Cet établissement correspondait avec un poste placé sur le rivage, où l’on envoyait tous les jours les chaloupes chargées de provisions pour les ouvriers cabanés dans l’intérieur. La forge était sur l’île Moutouaro, avec les futailles vides. Tous ces postes étaient commandés par des officiers.

Les insulaires étaient sans cesse avec les Français dans ces postes et sur les vaisseaux : ils mangeaient avec les matelots, et les aidaient dans leurs travaux. En échange de clous, ils fournissaient du poisson et du gibier. L’intimité était si bien établie, que les jeunes gens, attirés par les caresses des naturels, et la faci-