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viron soixante pieds : on en tira les planches et les bois qui pouvaient servir ; on brûla le reste.

Après avoir ainsi constaté la mort de Marion, l’on chercha dans ses papiers ses projets pour la continuation du voyage ; l’on n’y trouva que des notes de l’intendant de l’Île-de-France. Alors les officiers assemblés ayant considéré qu’on avait perdu les meilleurs matelots ; que le Castries, privé de ses ancres, de ses câbles et de sa chaloupe, n’avait qu’un mauvais mât ; que le nombre des malades était considérable ; enfin qu’il ne restait plus que pour huit à neuf mois de vivres, en supposant que tout fût bien conservé ; il fut décidé que l’on prendrait la route des Philippines en passant par les îles Rotterdam et Amsterdam de Le Maire et Schouten, et par les Ladrones.

Le 14 juillet on quitta le port auquel on donna avec raison le nom de port de la Trahison, et l’on fit route au nord-est. On ne put trouver les îles Rotterdam et Amsterdam ; mais le 6 août on eut connaissance d’une chaîne d’îles basses, bordées de brisans et couvertes de cocotiers. Elles étaient par 20° 9′ sud, et 182° à l’est de Paris. Le 13, on vit par 16° sud, et 182° 30′ est, une île qu’on nomma île du Point du jour ; elle se présentait sous la forme d’un pic aride, escarpé, entouré de rochers ; elle parut avoir cinq lieues de circonférence. Le 20 septembre on eut la vue de Guam ; on ne put y mouiller que le 27. Après