d’exposer de nouveau la vie du petit nombre d’hommes qui pouvaient encore travailler, je levai l’ancre à la pointe du jour du 17, et je fis route le long de la côte vers cette partie de l’île où j’avais envoyé le canot. J’appelai cette île île d’Egmont, en l’honneur du comte de ce nom : c’est certainement la même à laquelle les Espagnols ont donné le nom de Santa-Cruz en 1595.
» En avançant nous aperçûmes la baie où le canot avait été attaqué par les Indiens. Nous y vîmes un petit ruisseau d’eau douce, et plusieurs maisons régulièrement construites. Il y en avait une au bord de l’eau beaucoup plus longue que les autres, bâtie et couverte en chaume ; elle nous parut être une maison d’assemblée. C’était dans celle-ci que le maître et nos matelots avaient été reçus ; ils me dirent que les parois et le plancher étaient couverts d’une belle natte, et que des deux côtés on voyait suspendues un grand nombre de flèches pour s’en servir au besoin : ils ajoutèrent qu’il y avait dans cet endroit plusieurs vergers enclos de murs et plantés de cocotiers, de bananiers, d’autres arbres, d’ignames et de divers végétaux. Nous apercevions du bord beaucoup de cocotiers entremêlés avec les maisons du village. Environ trois milles à l’ouest de ce village nous en découvrîmes un autre fort étendu, vis-à-vis duquel régnait près du bord de l’eau un parapet en pierre haut de quatre pieds et demi, et construit non en ligne droite, mais avec