Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des angles comme nos fortifications. Les armes de ces peuples et leur courage dans les combats, qui est en grande partie l’effet de l’habitude, nous donnèrent lieu de supposer qu’ils ont entre eux des guerres fréquentes.

» Trois milles plus loin nous vîmes une petite anse dans laquelle est l’embouchure d’une rivière qui parait navigable pour les petits bâtimens jusqu’à une certaine distance ; au delà d’une pointe qui termine cette anse à l’ouest, s’ouvre une grande baie sur les bords de laquelle est une bourgade fort étendue. Ces habitans semblaient y fourmiller comme les abeilles dans une ruche. Lorsque la corvette passa vis-à-vis, il sortit de cette bourgade une multitude incroyable d’Indiens tenant en main quelque chose qui ressemblait à un paquet d’herbe dont ils paraissaient se frapper les uns les autres, et dansant en même temps, ou courant en rond. Environ à sept milles à l’ouest de cette pointe nous en vîmes une autre, et un peu à l’ouest un autre grand village défendu par un parapet en pierre comme celui dont je viens de parler. Les Indiens, en apercevant la corvette, accoururent aussi en foule sur le rivage, et dansèrent de même en rond. Un instant après ils lancèrent à l’eau plusieurs pirogues qui se dirigèrent vers nous. Aussitôt je fis mettre en travers, afin qu’ils eussent le temps de s’approcher de nous. J’espérais pouvoir les engager à monter à bord ; mais lorsqu’ils furent assez près pour nous apercevoir plus distinctement, ils cessèrent de ra-