épiceries : je leur répondis que non : ils eurent l’air d’ajouter foi à ce que je disais. Enfin nous en vînmes à une espèce d’arrangement ; ils me proposèrent d’aller mouiller dans une petite baie à peu de distance, où je serais à l’abri des vents, où je pourrais dresser un hôpital pour mes malades, et où les provisions étaient abondantes. J’agréai cette offre en leur exprimant les regrets de ne pouvoir leur offrir qu’un verre de vin, de mauvaise viande salée, et du pain moisi ; alors ils me demandèrent poliment la permission de faire apporter à notre bord un repas qui avait été apprêté dans leur vaisseau. J’y consentis de bon cœur. Après le repas ils nous quittèrent, et la corvette les salua de neuf coups de canon.
» Le 19 je reçus une lettre signée par le gouverneur et le conseil de Macassar, qui contenait les raisons pour lesquelles j’étais envoyé à la rade de Bonthain, et confirmait la convention verbale conclue avec les officiers. Le 20 au point du jour j’appareillai, et le lendemain après midi je laissai tomber l’ancre sur la rade de Bonthain, accompagné de nos deux bateaux de garde, qui s’approchèrent de la côte pour empêcher les embarcations du pays et les nôtres d’avoir aucune communication entre elles.
» Les matelots les plus malades furent envoyés à terre ; ils y étaient sous une garde de trente-six hommes, deux sergens, deux caporaux et un officier ; il leur était défendu de s’éloigner de plus de cent pieds de la maison qui