Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/94

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jeunes femmes avaient leurs paupières peintes en noir.

» Ils parlaient beaucoup ; quelques-uns d’entre eux prononcèrent le mot ca-pi-ta-ne ; mais quand on leur parla en espagnol, en portugais, en français et en hollandais, ils ne firent aucune réponse. Nous ne pûmes distinguer dans leur langage que le seul mot chaoua. Nous supposâmes que c’était une salutation, parce qu’ils le prononçaient toujours quand ils nous frappaient dans la main, et quand ils nous faisaient signe de leur donner quelque chose. Lorsque nous leur parlions en anglais, ils répétaient après nous les mêmes mots, comme nous aurions pu le faire ; et ils eurent bientôt appris par cœur ces mots : Englishmen, come on shore ; Anglais , venez à terre.

» Chacun avait à sa ceinture une arme d’une espèce singulière : c’étaient deux pierres rondes, couvertes de cuir, et pesant chacune environ une livre, qui étaient attachées aux deux bouts d’une corde d’environ huit pieds de long. On a vu plus haut qu’ils s’en servent comme d’une fronde pour arrêter les animaux qu’ils poursuivent. Ils sont si adroits à manier cette arme, qu’à la distance de cinquante pieds ils peuvent frapper, par deux pierres à la fois, un but qui n’est pas plus grand qu’un shilling. Ce n’est cependant pas leur usage d’en frapper le guanaque ni l’autruche, quand ils font la chasse de ces animaux ; mais ils lancent leur fronde de manière que la corde, rencontrant les deux