Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/106

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des manières très-polies, la rendait déjà supportable.

» Nous marchâmes toute la nuit, dit Cook, et le 15 mai au matin, nous découvrîmes Houaheiné. À une heure après-midi, on mouilla à l’entrée septentrionale du havre d’O-ouharré. Durant les manœuvres, plusieurs insulaires vinrent nous faire une visite ; le vieux chef Ori, qui était à leur tête, m’offrit un cochon et d’autres présens avec les cérémonies accoutumées.

» Ce vieux chef, continue Forster, était plus indolent que lors de notre première relâche ; sa tête nous parut affaiblie ; il avait les yeux rouges et enflammés, et tout le corps écailleux et maigre. Il nous fut aisé d’expliquer ce changement, quand nous apprîmes qu’il aimait beaucoup la boisson enivrante qu’ils tirent du poivre, et qu’il en prenait de très-grandes doses. Oedidi eut l’honneur de passer plusieurs nuits à boire avec lui, et il s’éveillait communément le lendemain avec un violent mal de tête.

» Le 17 au soir, dit Cook, quelques-uns de nos messieurs assistèrent à un spectacle dramatique. La pièce représentait une fille qui s’enfuyait avec nous de Taïti. Le fait était vrai, et la jeune femme dont il a été question plus haut vit elle-même jouer ses propres aventures ; ce qui lui causa tant de chagrin, que nos messieurs eurent toutes les peines du monde à l’engager de rester jusqu’à la fin : elle versa beaucoup de larmes. La réception que lui firent ses