Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la belle danseuse, étaient aussi avec Oréo. Boba était un jeune homme grand et bien fait, natif de Bolabola, et parent d’O-pouny. Oedidi nous a dit souvent qu’il est héritier présomptif d’O-pouny, dont il doit épouser la fille unique, âgée de douze ans, et qui passe pour être fort belle. Boba était arréoï ; il entretenait comme maîtresse la charmante Teïna, qui était alors enceinte. Nous nous entretînmes avec elle sur l’usage de tuer les enfans des arréoïs : notre petit dialogue se fit dans les termes les plus simples, parce que nous ne connaissions pas assez leur langue pour exprimer les idées abstraites. Toute notre rhétorique fut ainsi bientôt épuisée, et elle produisit peu d’effet ; seulement Téïna-Maï nous dit que notre eatoua (notre dieu), en Angleterre, serait peut-être fâché de la conduite des arréoïs ; mais que le leur n’en était pas mécontent. Elle ajouta que, si nous voulions venir de notre patrie chercher son enfant, elle le conserverait peut-être en vie, pourvu toutefois que nous lui apportassions une hache, une chemise et des plumes rouges. Elle rit tellement en nous faisant cette réponse, que nous ne crûmes pas qu’elle parlât sérieusement. Nous aurions essayé en vain de continuer la conversation, car toutes sortes d’objets différens détournaient son attention : elle avait déjà eu beaucoup de peine à nous écouter si long-temps.

» L’après-midi, nous les accompagnâmes à