Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/133

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grève sablonneuse et étroite : elle était presque de niveau partout. Nous aperçûmes sur le rivage sept ou huit Indiens nus, et qui paraissaient d’une couleur noirâtre ; quelque chose de blanc enveloppait leur tête et leurs reins : chacun d’eux avait une pique, une massue ou une pagaie à sa main. Nous observâmes des pirogues halées sur le rivage, dans les fentes que les rochers laissaient entre eux.

» La descente nous paraissant facile, je fis mettre deux canots dehors, dans l’un desquels je m’embarquai avec quelques officiers, MM. Forster, le docteur Sparrman et M. Hodges. Comme nous approchions de la grève, les insulaires qui étaient sur les rochers se retirèrent dans le bois ; nous conjecturâmes qu’ils venaient à notre rencontre, ce qui était vrai : nous débarquâmes dans une petite crique sans aucun obstacle ; et, pour éviter une surprise, nous prîmes poste sur un rocher élevé, où, après avoir arboré notre pavillon, M. Forster et ses compagnons se mirent à herboriser.

» Nous ne vîmes que des rochers de corail escarpés, et revêtus de petites plantes qu’on trouve partout sur les îles basses : nous y aperçûmes cependant de nouvelles espèces qui croissaient, ainsi que les autres, dans les crevasses du corail, où il ne se trouvait pas une seule particule de terre. Des corlieux, des bécassines et des hérons pareils à ceux de Taïti frappèrent aussi nos regards.

» La côte était si couverte d’arbres, de brous-