Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/141

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et une racine bouillie qui enfermait une pulpe très-nourrissante, aussi douce que si elle avait été cuite dans du sucre. Tout ce que nous apercevions nous rappelait Tongatabou : comme cette île est à peu de distance d’Anamocka, ces insulaires avaient probablement appris que nous y étions arrivés au mois d’octobre 1773.

» Entre autres marques d’hospitalité qu’on donna au capitaine Cook, une des plus belles femmes de l’île lui fit une offre qu’il n’accepta pas. On défendit aux personnes infectées ou guéries depuis peu de la maladie vénérienne d’aller à terre, et on défendit aussi d’admettre aucune femme dans le vaisseau. Un grand nombre d’Indiennes qui vinrent sur des pirogues semblaient fort empressées de faire connaissance avec les matelots ; mais, après avoir pagayé quelque temps autour du vaisseau, comme on ne voulut pas les recevoir, elles s’en retournèrent très-mécontentes.

» Le capitaine ayant monté la chaloupe, ordonna à un canot de nous suivre avec les pièces à l’eau pour les remplir ; les Indiens nous aidèrent à conduire ces futailles à l’aiguade, et à les ramener. Un clou et un grain de verroterie étaient le prix de ce petit service : ils nous apportèrent des fruits et des racines en si grande abondance, que la chaloupe et un canot en emportèrent leur charge, et revinrent en prendre une autre dans la matinée, pendant qu’un autre canot remplissait tous les tonneaux.

» Les bananes et les cocos étaient rares en