Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/165

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côtes sont très-escarpées, nous jugeâmes qu’ils ne s’adonnent pas autant à la pêche que les autres insulaires.

» Le 21, à la pointe du jour, nous nous trouvâmes devant le canal qui sépare l’île de la Pentecôte de la terre au sud, et qui a environ deux lieues de large. La terre au sud parut alors s’étendre du sud à l’ouest, aussi loin que la vue pouvait porter ; sur la partie la plus voisine de nous, qui est d’une hauteur considérable, s’élevaient deux grosses colonnes de fumée, que nous jugeâmes partir de quelques volcans. Toute la côte sud-ouest formait, en s’inclinant, une plaine très-belle et très-étendue, de laquelle jaillissaient des tourbillons innombrables de fumée entre les bocages les plus riches qu’eussent contemplés nos yeux depuis notre départ de Taïti. L’aspect fertile de l’île et le nombre des feux annonçaient qu’elle est bien peuplée. Dans ce moment je fis route au sud-sud-ouest, et vers les dix heures nous découvrîmes que cette portion de terre était une île à laquelle les naturels donnent le nom d’Ambrym. Nous aperçûmes ensuite dans le sud-est de la pointe méridionale d’Ambrym deux terres hautes. Celle que nous vîmes la seconde a un pic très-élevé. Nous conjecturâmes que ces terres appartenaient à deux îles séparées : elles étaient à peu près à la distance de dix lieues. Poursuivant notre route pour reconnaître celle qui était de l’avant à nous, à midi nous n’en étions éloignés que de cinq milles.