Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/173

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aux diverses réparations nécessaires dans les manœuvres ; mais, apercevant sur le rivage un Indien qui portait la bouée d’un ancre à jet, qu’il avait prise dans la nuit, j’allai à terre pour la reprendre. Au moment que je débarquai, elle fut rendue par l’homme même, qui se retira sans prononcer une parole. Je dois observer que cette bouée fut l’unique chose que ces insulaires cherchèrent à nous enlever. Comme nous étions descendus près de quelques maisons et de plantations précisément à l’entrée du bois, j’engageai un insulaire à nous y conduire ; mais il ne voulut jamais permettre à personne qu’à M. Forster de me suivre : ces cabanes sont assez semblables à celles que nous avions vues dans les autres îles ; elles sont un peu basses, et couvertes de feuilles de latanier : quelques-unes étaient fermées tout autour avec des planches ; une ouverture carrée, pratiquée à une extrémité, servait de porte ; elle était close alors, et l’on refusa de nous l’ouvrir : en cet endroit, il n’y avait guère que six huttes, et quelques petites plantations de racines, etc., entourées d’une haie de roseaux comme aux îles des Amis. On y voyait encore des cocotiers, des arbres à pain, des bananiers ; mais ces arbres, en petit nombre, étaient chargés de peu de fruits. Nous aperçûmes une provision assez considérable de beaux ignames qu’on avait mis en tas sur des branchages, ou sur une espèce de plate-forme ; une vingtaine de cochons et des poules rôdaient