Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/177

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terre, elles se tinrent toujours à une certaine distance. Leurs parures sont des pendans d’oreilles d’écaille de tortue, et des bracelets. Un de ces bracelets nous a paru très-curieux : sa largeur était de quatre à cinq pouces ; il était fait avec de la tresse ou de la ficelle, et garni d’écaille ; il se mettait précisément au-dessus du coude. Au poignet droit, ils ont un cercle de dents de cochon et de grands anneaux d’écaille, avec une plaque de bois arrondie autour du poignet gauche. Ils sont encore dans l’usage de se percer la cloison du nez, pour la décorer d’une pierre blanche courbe d’environ un pouce et demi de longueur.

» Les habitans de Mallicolo paraissent être une nation absolument différente de toutes celles que nous avons vues jusqu’à présent. D’environ quatre-vingts mots de leur langue que M. Forster a rassemblés, à peine s’en trouve-t-il un qui ait quelque affinité avec les langues des autres îles où nous avons relâché.

» Je crois que leurs fruits ne sont pas si bons que ceux des îles des Amis ou des îles de la Société. J’en suis du moins assuré à l’égard des cocos : leurs arbres à pain et leurs bananiers ne paraissent pas valoir mieux ; mais les ignames semblent y être excellens. »

Voici ce que Forster ajoute à cette description : « Mallicolo a environ vingt lieues de long du nord au sud : ses montagnes intérieures sont très-élevées, couvertes de forêts, et contiennent sans doute de belles sources d’eau