Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/178

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douce, quoique nous n’avons pu les découvrir entre les arbres. Le sol, autant que nous avons pu l’examiner, est gras et fertile comme celui des plaines des îles de la Société ; et le voisinage du volcan d’Ambrym nous donne lieu de supposer qu’elle en a un aussi. Ses productions végétales semblent être abondantes et fort variées ; les plantes utiles ne sont pas moins nombreuses qu’aux îles que nous venions de visiter. Peut-être qu’elles y sont moins bonnes, comme le croit le capitaine Cook.

» Les cochons et les volailles sont leurs animaux domestiques ; nous y avons ajouté des chiens, en leur donnant un mâle et une femelle, qu’ils reçurent avec un extrême plaisir. Je suis persuadé qu’ils en prendront un grand soin ; mais, parce qu’ils les appelaient broas (ce qui signifie cochon), nous fûmes convaincus qu’ils étaient absolument nouveaux pour eux. Nous n’y avons point trouvé d’autre quadrupède durant notre courte relâche, et il n’est pas probable que dans une île si éloignée des continens il se trouve des quadrupèdes sauvages ; à la vérité, un seul jour passé sur une grève stérile ne suffit pas pour se former une idée complète des animaux et des végétaux d’un pays : mais nous avons eu occasion de remarquer que les bois sont habités par plusieurs espèces d’oiseaux, parmi lesquels il y en a sans doute d’inconnus aux naturels.

» À juger du nombre des habitans par la foule que nous aperçûmes au port où nous