Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/179

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mouillâmes, on croirait qu’il est considérable ; mais, vu la grande étendue de l’île, je ne puis pas la supposer très-peuplée. Elle ne contient pas, je pense, plus de cinquante mille insulaires ; ils ne sont point dispersés, comme à Taïti, sur les bords des montagnes ; ils sont répandus sur plus de six cents milles carrés. Le pays semble être une vaste forêt ; ils ont seulement commencé à ouvrir et à planter quelques petits cantons perdus dans ce grand espace comme de petites îles dans l’Océan. Peut-être que, si l’on venait à bout de pénétrer l’histoire de cette race, on trouverait qu’elle est arrivée sur cette terre beaucoup plus tard que les naturels des îles de la Société et des Amis : il est sûr du moins qu’elle paraît très-différente.

» Enfin, comme ils nous ont donné de grandes preuves d’intelligence et de pénétration, et que leur entendement est susceptible de beaucoup de progrès, il ne faudra que l’impulsion d’un homme ambitieux pour les civiliser davantage.

» Le havre, situé sur la côte nord-est de Mallicolo, à très-peu de distance de la pointe du sud-est, reçut le nom de port de Sandwich. Il a environ une lieue de longueur, et, sa largeur est d’un tiers de lieue. En dehors, il part de chaque pointe un récif de peu d’étendue ; mais le canal est d’une bonne largeur, et l’on y trouve depuis quarante jusqu’à vingt-quatre brasses d’eau. Dans le port, la profondeur de