Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/189

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de rouge ; leurs cheveux sont bouclés et un peu laineux. Le peu de femmes que j’ai aperçues semblaient être fort laides ; elles portent une espèce de jupe de feuilles de palmier ou de quelque autre plante semblable ; les hommes, comme les habitans de Mallicolo, vont nus, et ils n’ont autour des reins qu’une corde. Je n’ai vu de pirogues en aucun endroit de la côte ; ils vivent dans des maisons couvertes de feuilles de palmier ; leurs plantations sont alignées et entourées d’une baie de roseaux.

» À deux heures de l’après-midi nous étions en dehors de la baie, et nous fîmes route au sud-sud-est, en profitant d’un vent du nord-ouest, joli frais. Au sud du cap que nous doublâmes en sortant de la baie nord-ouest, on en voit une autre dont le rivage est bas ; les terres voisines semblent être très-fertiles ; elles sont revêtues de forêts touffues, et d’un coup d’œil enchanteur ; au sud, elles se penchent doucement, et présentent une vaste étendue presque entièrement cultivée. La baie est exposée aux vents du sud-est : par cette raison, jusqu’à ce qu’elle soit mieux connue, celle du nord-ouest est préférable, parce qu’elle est à l’abri des vents régnans, et que ceux auxquels elle est ouverte soufflent rarement avec une certaine force. J’ai appelé le cap ou la péninsule ui sépare ces deux baies le cap des Traîtres, d’après la conduite perfide des habitans.

» Le 5, au lever du soleil, nous décou-