Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/196

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couper du bois, ils nous montrèrent eux-mêmes des arbres ; seulement ils nous invitèrent à ne pas abattre des cocotiers, dont une quantité innombrable couvrait la côte. Quoique les soldats de marine fussent rangés en bataille ; quoiqu’au moindre de leurs mouvemens les naturels se missent à fuir à une distance considérable, et qu’il ne restât près de nous que des vieillards, ils ne craignaient pas de se rapprocher dès que nous le désirions. Nous les invitâmes de mettre bas les armes, et la plupart acquiescèrent à cette demande, qui était en elle-même déraisonnable.

» Ils étaient d’une moyenne stature, infiniment plus forts et mieux proportionnés que les habitans de Mallicolo, et, comme ceux-ci, entièrement nus ; ils portaient aussi comme eux une corde autour du ventre ; mais elle ne coupait pas leur corps d’une manière aussi choquante. Quelques femmes que nous vîmes de loin me paraissaient moins laides que celles de Mallicolo : deux filles tenaient chacune une longue pique à la main.

» En causant avec eux, nous rassemblâmes un grand nombre de mots entièrement nouveaux pour nous ; quelquefois ils exprimaient une même idée par deux termes dont l’un était nouveau pour nous, et le second répondait au langage des îles des Amis ; d’où nous conclûmes qu’ils ont des voisins d’une autre race qui parlent cette langue. Ils nous dirent que leur