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île s’appelle Tanna, mot qui signifie terre dans la langue malaise.

» Le soir, nous vîmes briller la flamme du volcan, et de cinq en cinq minutes nous entendions une explosion. Ce phénomène avait attiré notre attention toute la journée : le bruit de quelques-unes des explosions égalait celui des plus violens coups de tonnerre, et un fracas sourd retentissait pendant une demi-minute ; l’air était rempli de particules de fumée et de cendres, qui nous causaient beaucoup de douleur quand elles nous tombaient dans les yeux. Les ponts, les agrès, et toutes les parties du vaisseau furent remplis de cendres noires l’espace de quelques heures, et le même sable mêlé de fraisil et de pierre ponce couvrait la côte de la mer. Ce volcan était éloigné de notre havre de cinq ou six milles ; comme plusieurs montagnes occupaient l’espace intermédiaire, nous n’en apercevions que le sommet, qui vomissait continuellement de la fumée.

» Nous avions besoin, continue Cook, de faire une grande quantité de bois et d’eau, et comme étant à terre j’avais observé qu’on pouvait approcher davantage le vaisseau du lieu du débarquement, ce qui faciliterait considérablement les travaux, puisque nous serions en état de couvrir et de protéger les travailleurs et de contenir les insulaires par la crainte, le 6 août on remorqua le bâtiment à la place désignée pour le nouveau mouillage.