Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/204

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cher son fusil chargé à dragées, et que cette correction les avait enfin rendus plus circonspects. Tous s’étaient retirés en voyant nos canots retourner à bord. Tandis que nous étions à table, un vieillard vint sur la Résolution, en examina les différentes parties, et regagna ensuite le rivage.

» L’après-midi, il ne vint à l’aiguade qu’un petit nombre d’Indiens, avec lesquels nous commencions à avoir un peu plus de liaison. Paoouang nous rapporta une hache que les travailleurs avaient laissée dans le bois ou sur le rivage. Quelques autres objets qu’on avait perdus par négligence, ou que les habitans avaient furtivement enlevés, nous furent encore rendus, tant ils craignaient de nous offenser à cet égard.

» Au coucher du soleil ils se dispersèrent tous, excepté quelques-uns qui vinrent nous dire qu’ils voulaient aller dormir ; ils semblaient nous en demander la permission. Nous leur fîmes signe de partir, et à l’instant ils nous quittèrent. Nous jugeâmes qu’il y avait une espèce de cérémonial dans cette conduite, et qu’ils ne croyaient pas qu’il fût honnête de laisser leurs hôtes seuls dans leur pays ; ce qui paraît supposer qu’ils ont des idées de politesse et de décence que nous ne comptions pas trouver chez un peuple aussi peu civilisé.

» Le 9, en quittant le rivage, j’engageai un jeune Indien appelé Ouaagou[1], à me suivre

  1. Forster lui donne le nom de Fannòkko.