Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/206

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père, dit-il, comparant leur vocabulaire, trouvèrent qu’ils avaient chacun noté un mot différent pour exprimer le ciel, et ils s’en rapportèrent à Ouaagou pour savoir lequel des deux termes était le véritable. À l’instant, il étendit une de ses mains vers le ciel, et l’appliqua à un des mots ; puis plaçant l’autre main par-dessous, il prononça le second mot, nous faisant comprendre par-là que le premier signifiait proprement le firmament, et le second les nuages qui se trouvent au-dessous. Il nous apprit aussi les noms de plusieurs îles des environs. Il appelait Irromanga celle d’où nous partîmes pour venir à Tanna, et sur laquelle le capitaine eut un malheureux différent avec les naturels ; Immer, l’île basse que nous avions dépassée en venant vers ce havre ; Irronan, une île haute que nous avions découverte à l’est de Tanna le même jour ; et Anattom, une troisième au sud, que nous n’avions pas encore vue. Ses manières à table furent très-décentes ; la seule chose qui nous parut malpropre, c’est qu’en place de fourchette il se servait d’un petit bâton qu’il portait dans ses cheveux, et avec lequel il se grattait de temps en temps la tête. Comme ses cheveux étaient arrangés, suivant la dernière mode du pays, à la porc-épic, et remplis d’huile et de peinture, il nous dégoûta encore davantage ; mais il ne croyait pas manquer à la politesse.

» Aussitôt que nous eûmes remis nos hôtes à terre, dit Cook, le jeune homme et quelques-