Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/216

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se propage peut-être d’une génération à l’autre.

» Quand nous arrivâmes au rivage, il ne s’y trouvait plus de naturels. La fraîcheur de la soirée fut délicieuse pour nous qui portions des vêtemens, et nous errâmes dans les bois solitaires jusqu’à la fin du crépuscule. Un nombre prodigieux de petites chauves-souris sortaient de chaque buisson, et voltigeaient autour de nous : nous essayâmes en vain d’en tuer ; nous ne les apercevions que lorsque nous en étions très-près, et alors nous les perdions tout de suite de vue.

» Le 14 avril, nous partîmes plusieurs avec le capitaine Cook, pour aller reconnaître le volcan d’aussi près qu’il nous serait possible ; mais la grande distance et les alarmes des insulaires ne nous permirent point d’atteindre jusqu’à la montagne où il se trouve. Nous fîmes quelques expériences sur la chaleur des terres du voisinage ; le thermomètre fut enseveli entièrement dans la craie blanche d’où sortait la vapeur : après qu’il y eut resté une minute, il s’éleva à 210° ce qui est à peu près la chaleur de l’eau bouillante ; il fut à ce point tant que nous le tînmes dans le trou, c’est-à-dire l’espace de cinq minutes. Dès qu’on l’en sortit, il retomba sur-le-champ à 95°, et peu à peu à 80°, point où il était avant l’immersion. La hauteur perpendiculaire de la première solfatarre, au-dessus du niveau de la mer, est d’environ deux cent cinquante pieds.