Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/217

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» Nous découvrîmes ailleurs une source d’eau chaude : on y plongea la boule du thermomètre, et le mercure s’éleva à 191° dans l’espace de cinq minutes. Nous ôtâmes ensuite le sable et les pierres à travers lesquelles l’eau coulait doucement dans la mer ; nous y replaçâmes l’instrument, de manière qu’il enfonçait au-dessus de la boule ; alors il monta derechef à 191°, et il y resta pendant plus de dix minutes. Nous jetâmes dans la source quelques coquillages ; ils furent cuits en deux ou trois minutes : une pièce d’argent, qui y avait resté plus d’une demi-heure, en sortit brillante et sans être ternie : le sel de tartre ne produisit sur l’eau aucun effet visible ; mais comme elle était un peu astringente au goût, nous en remplîmes une bouteille, et nous la fermâmes avec soin pour en faire des expériences plus exactes à mon retour. Nous vîmes beaucoup de petits poissons, seulement de deux pouces de long, qui sautillaient autour des rochers comme des lézards, auxquels ils ressemblaient : leurs nageoires pectorales faisaient l’office des pieds ; leurs yeux étaient placés près du sommet de la tête, comme pour les mettre en garde contre leurs ennemis quand ils sont hors de l’eau. Ces petits animaux amphibies étaient si agiles, que nous avions peine à les attraper ; ils faisaient aisément des sauts de trois pieds de long : ils appartiennent au genre des blennies. Le capitaine Cook, dans son premier voyage, remarqua la même espèce, ou une espèce semblable