Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais rien n’est plus rare que de rencontrer des hommes portant des fardeaux.

» Je ne dirai pas que les femmes y sont belles ; mais je pense qu’elles sont assez jolies pour les habitans, et qu’elles le sont trop pour l’usage qu’ils en font ; elles ne portent qu’une corde autour des reins, et quelques brins de paille qui y sont attachés devant et derrière. Les deux sexes sont d’une couleur très-bronzée, mais non pas noire ; ils n’ont même aucun trait des nègres ; ils paraissant plus bruns qu’ils ne le sont naturellement, parce qu’ils se peignent le visage avec un fard ; ils usent aussi d’un fard rouge, et d’une troisième sorte brunâtre, ou d’une couleur entre le rouge et le noir. Ils se mettent de larges couches de tous ces fards, non-seulement sur le visage, mais encore sur le cou, les épaules et la poitrine. Pour appliquer ces peintures, ils se servent d’huile de coco ; ils se font des barres obliques de deux ou trois pouces de large ; ils emploient rarement la couleur blanche ; mais ils couvrent quelquefois une moitié du visage de rouge, et l’autre moitié de noir.

» Les hommes n’ont d’autre vêtement qu’une ceinture et un pagne, qu’ils placent d’une manière aussi indécente que les habitans de Mallicolo. Les femmes s’enveloppent aussi d’une pièce d’étoffe qui les couvre de la ceinture aux genoux, en forme de jupe, et cette étoffe est de fibres de bananiers. Les enfans prennent ces feuilles à l’âge de six ans.