Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Une espèce de pierre argileuse, mêlée avec des morceaux de craie, forme la plupart des rochers que nous examinâmes. Elle est communément d’une couleur brune ou jaunâtre, et se trouve en couches presque horizontales d’environ six pouces d’épaisseur. En plusieurs endroits, nous observâmes une pierre noire, tendre, composée des cendres et des schörls vomis par le volcan, mêlée d’argile ou d’une sorte de tripoli. Cette substance est placée quelquefois en couches alternatives avec la pierre noire. Le même sable volcanique, mêlé au terreau végétal, forme le sol le meilleur de l’île, où, comme je l’ai déjà dit, tous les végétaux croissent en abondance. Le volcan qui brûle sur l’île modifie sans doute beaucoup ces productions minérales, et nous aurions peut-être fait des observations nouvelles dans cette partie, si les naturels ne nous avaient pas empêchés constamment de l’examiner. Nous avons trouvé le soufre natif dans la terre blanche qui couvre les solfatarres d’où s’élèvent les vapeurs aqueuses : cette terre est très-alumineuse, et peut-être imprégnée de particules de sel. Nous avons aussi remarqué près de ces endroits un bolus rouge et une pierre blanche séléniteuse, dont les naturels ornent les cartilages de leurs narines. Nous y avons vu des échantillons de grosses laves ; mais comme nous n’avons jamais approché du volcan, nous n’en avons pas trouvé en grande quantité.

» Le 21 août au soir nous fîmes route à