Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/233

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l’est, et après avoir reconnu qu’au-delà de l’île d’Erronam ou Toutana, il n’y avait plus de terre, nous retournâmes au sud, et nous ne vîmes rien non plus dans cette direction. La côte méridionale de Tanna nous parut très-escarpée, mais sans brisans. Nous tournâmes alors au nord-est, et nous vîmes les hautes terres d’Irromanga, puis Sandwich, et Mallicolo, dont nous aperçûmes ainsi les côtes opposées à celles que nous avions prolongées en allant au sud.

» Nous passâmes ensuite par le détroit entre Mallicolo et la Tierra del Spiritu Santo de Quiros, et je fis reconnaître la baie à laquelle ce grand navigateur a donné le nom de Saint-Jacques et Saint-Philippe. Nous aperçûmes dans des pirogues les insulaires, qui ressemblaient assez à ceux que nous avions vus dans cet archipel.

» Telles furent nos découvertes dans ce point du globe que nous avons désigné sous le nom de Nouvelles-Hébrides. Ce groupe d’îles, que nous avons examiné rapidement en quarante-six jours, semble mériter l’attention des navigateurs à venir, surtout de ceux qu’on enverra faire des découvertes dans les différentes parties des sciences : on ne prétend pas dire qu’ils y trouveront l’argent et les perles dont Quiros était obligé de parler, pour engager une cour intéressée et avare à favoriser ses grandes et nobles entreprises. Ces petits mensonges ne sont pas nécessaires depuis que plu-