Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/234

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sieurs monarques de l’Europe ont appris au genre humain qu’ils peuvent ordonner des expéditions uniquement afin de hâter les progrès des connaissances humaines. Ils ont reconnu que les sommes prodiguées par leurs prédécesseurs à de vils courtisans suffisaient pour produire une révolution nouvelle et importante dans l’état des sciences, qui, avec peu de dépenses, peuvent triompher des obstacles sans nombre que leur opposent l’ignorance, l’envie et la superstition. Les productions naturelles des Nouvelles-Hébrides, sans parler des richesses artificielles, sont dignes seules de l’attention des voyageurs.

» Au lever du soleil, le 1er. septembre 1774, après avoir couru la nuit au sud-ouest, nous perdîmes toute terre de vue. Le vent continuant de régner dans la partie du sud-est, nous poursuivîmes notre route au sud-ouest.

» On aperçut, le 4, une terre que Cook nomma le cap Colnett, nom du volontaire qui la découvrit le premier. Ensuite on vit plus distinctement une longue côte et un canal dans lequel on crut pouvoir entrer afin d’accoster la terre. Je voulais y attérir, dit Cook, non-seulement pour la reconnaître, mais plus encore pour avoir occasion d’y observer une éclipse de soleil qui devait bientôt arriver. Dans ce dessein, je fis mettre le vaisseau en travers, et je chargeai deux canots armés d’aller sonder le canal ; sur ces entrefaites, dix à douze grandes pirogues à la voile n’étaient