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qu’à une petite distance de nous. Toute la matinée nous les avions vues partir de différens endroits du rivage : quelques-unes s’étaient arrêtées près des récifs, où nous supposâmes qu’elles s’occupaient à la pêche. Aussitôt qu’elles furent rassemblées, elles s’avancèrent toutes à la fois sur le vaisseau, et elles en étaient assez près quand nous mîmes dehors nos canots, qui probablement les alarmèrent ; car, sans arrêter, elles allèrent vers un récif, et nos bateaux les suivirent. Nous reconnûmes alors que ce que nous avions pris pour des ouvertures dans la côte n’était qu’une terre basse sans interruption. On peut en excepter l’extrémité occidentale, qui formait une île connue sous le nom de Balabéa, ainsi que nous l’apprîmes ensuite.

» Les canots nous ayant fait le signal pour le passage, et l’un d’eux s’étant placé près de la pointe et au vent du récif, nous entrâmes dans le canal ; sur notre route, nous prîmes à bord l’autre canot. L’officier qui le commandait m’informa que la mer où nous devions passer avait seize et quatorze brasses d’eau, fond de sable fin, et qu’il avait abordé deux pirogues, dont les Indiens s’étaient montrés obligeans et civils ; ils lui offrirent quelques poissons, et en échange il leur présenta des médailles, etc. Dans une des pirogues était un jeune homme fort et robuste, que nous prîmes pour un chef ; ses camarades lui donnaient tout ce qu’ils recevaient.