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des îles des Amis. Il paraissait intelligent, doux et affable : sa figure était d’ailleurs très-expressive. Nous lui demandâmes le nom de son île et de celles des environs, et il nous répondit que Sainte-Christine se nomme Ouaïtahou ; la Dominica, Hievaroa ; et San-Pédro, Onateyo. Oedidi, qui aimait passionnément ce peuple, parce qu’il ressemblait par les mœurs, le langage et la figure, à ses compatriotes, conversait sans cesse avec les insulaires, et en achetait un grand nombre d’ornemens. Il leur apprit différens usages de son pays, et entre autres la méthode d’allumer du feu en frottant l’un contre l’autre des morceaux de bois secs de l’hibiscus tiliaceus : ils prêtèrent une oreille attentive à ses instructions. Les insulaires estimaient fort les plumes de Tongatabou, et ils les achetaient volontiers au prix de leurs parures de tête ou de tous leurs ornemens. Nous ne vîmes qu’une seule femme âgée assise dans un cercle au milieu de ses compatriotes : son vêtement d’étoffe d’écorce ressemblait à celui des femmes des îles de la Société : à sa figure, on l’aurait prise pour une Taïtienne.

» Nous fîmes environ un mille et demi sur le bord méridional du ruisseau : après avoir traversé un terrain dégarni, d’où l’on découvrait en plein le havre, nous entrâmes dans un bois épais, planté principalement de rattas ou noyers de Taïti, d’une grosseur et d’une hauteur considérables, et de beaux arbres à pain : on trouve ces deux espèces dans les plaines de Taïti, où