Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/278

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Zélande. La saison n’était pas avancée dans ce climat rigoureux : rien n’annonçait encore la verdure du printemps.

» Après midi on ne put point lever l’ancre ; j’allai avec la seine dans l’anse pour essayer d’y prendre du poisson. En descendant sur le rivage je songeai d’abord à visiter l’endroit où, à mon départ la dernière fois, j’avais laissé une bouteille qui renfermait des instructions pour l’Aventure. Elle avait été enlevée ; mais était-ce par les insulaires ou par l’équipage du capitaine Furneaux ?

» Le bruit des mousquets annonça notre arrivée ; les insulaires parurent, et nous hélèrent ; mais à mesure que nous approchâmes de leurs habitations, ils se retirèrent tous dans les bois, à l’exception de deux ou trois qui restèrent les armes à la main sur une éminence près du rivage. Au moment de la descente, ils nous reconnurent. La joie prit alors la place de la crainte, les autres insulaires accoururent, et nous embrassèrent en frottant leurs nez contre les nôtres à la manière du pays : ils sautèrent et dansèrent autour de nous de la manière la plus extravagante ; mais j’observai qu’ils ne permirent pas à des femmes que nous voyions dans l’éloignement de venir près de nous. On leur fit présent de haches, de couteaux, de clous, des étoffes de Taïti que nous avions dans le bateau ; ils nous donnèrent en retour une grande quantité de poissons. Parmi ces Indiens il s’en trouvait peu que nous recon-