Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/286

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» Après avoir pris les relèvemens nécessaires, ajoute Cook, nous doublâmes l’extrémité orientale de l’île que nous venions de visiter, jusqu’à une côte que nous prîmes pour celle de la Terre du Feu, où nous trouvâmes un très-beau havre environné de rochers escarpés et fort hauts, sur les flancs desquels coulaient plusieurs ruisseaux très-limpides : au pied des rochers croissaient des bouquets d’arbres qui n’étaient bons qu’à brûler.

» Ce havre, que je distinguerai par le nom de Bassin du Diable, est divisé en deux parties, l’une intérieure, l’autre extérieure : elles communiquent de l’une à l’autre par un canal étroit. Le havre intérieur est très-sûr, mais extrêmement sombre. L’élévation prodigieuse des âpres rochers qui l’entourent le prive, même pendant le jour, des rayons du soleil. Le havre extérieur a aussi un peu de cet inconvénient ; mais il est beaucoup plus clair que l’autre ; il est d’ailleurs plus commode sans être moins sûr. Je découvris encore un bon mouillage à l’ouest de ce havre, devant un courant d’eau qui sort d’un lac ou d’un grand réservoir, entretenu constamment par une cascade qui s’y précipite.

» En quittant cette plage, nous longeâmes la côte à l’ouest, et nous aperçûmes d’autres havres que je n’eus pas le temps d’examiner ; on trouve dans tous de l’eau douce et du bois à brûler ; mais, excepté de petites touffes d’arbrisseaux, tout le pays est un rocher nu, con-