Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/287

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damné par la nature à une stérilité éternelle. Les îles basses, et même quelques-unes des plus hautes qui sont dispersées çà et là au fond et au bas du canal, sont la plupart couvertes d’arbustes et d’herbages. Le sol, espèce de tourbe noir et humide, a été évidemment formé de végétaux tombés en putréfaction.

» J’eus occasion de vérifier ce que nous avions observé en mer ; savoir, que la côte est composée d’un certain nombre d’îles grandes et petites, et que tous les goulets qu’on remarque sont formés par la jonction de plusieurs passages ; c’est du moins ce que nous vîmes ici.

» Les bords inférieurs du Bassin du Diable étaient bordés d’arbres plus grands que tous ceux que nous avions dans les environs. Un nombre prodigieux d’oiseaux perchés sur chaque branche chantaient autour de nous à l’éclat du soleil. Ils étaient d’espèces très-différentes ; mais, ne connaissant pas les hommes, ils se juchaient si près de nous, qu’il était impossible de les tirer. Beaucoup de mousses, de fougères et de liserons croissaient entre les arbres, et nous embarrassaient dans notre marche.

» Parmi différens canards sauvages que nous trouvâmes dans un autre port où nous débarquâmes, nous en vîmes un de la grosseur d’une oie, qui courait sur la surface de la mer avec une vitesse étonnante, en battant les flots de ses ailes et de ses pieds. Son mouvement était si vite, qu’il fut impossible de le tirer ; dans la