Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/288

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suite nous vînmes à bout d’en tuer quelques-uns : cet oiseau ressemblait au canard, excepté par sa grosseur et l’extrême brièveté de ses ailes. Il avait un plumage gris et un petit nombre de plumes blanches, le bec et les pieds jaunes, et deux grandes bosses calleuses nues, de la même couleur, à la jointure de chaque aile : nos matelots l’appelèrent cheval de course, à cause de sa vitesse ; mais aux îles Falkland, les Anglais lui ont donné le nom de canard lourdaud : de grosses mouettes faisaient leurs nids dans des herbes sèches sur une des îles.

» Nous eûmes le bonheur de descendre sur une île entièrement couverte d’un arbousier chargé de fruits rouges de la grosseur de petites cerises aigrelettes et douces : ces fruits étaient très-bons à manger. Les rochers de la même île, jusqu’au bord de l’eau, étaient remplis de grosses moules, meilleures que des huîtres. Au milieu des roches sauvages de cette contrée, nous dînâmes de ces fruits, de ces coquillages, et de quelques morceaux de biscuit et de bœuf salé.

» Nous aperçûmes peu de gibier pendant cette expédition : nous ne tuâmes qu’un canard, deux ou trois nigauds, et à peu près autant de râles ou de pies de mer. L’autre canot était arrivé quelques heures avant nous : il avait rencontré deux havres, tous les deux sûrs et commodes ; l’accès en paraissait pourtant un peu embarrassé.

» En faisant le tour de l’extrémité méridio-