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noire, et avait des barres blanches en travers, une tête grise, quelques plumes vertes. Cette différence est heureuse pour la femelle, car étant obligée de conduire ses petits, sa couleur plus brune la cache aux faucons et aux autres oiseaux de proie.

» À neuf heures du soir nous fûmes de retour à bord : M. Pickersgill, qui venait d’y arriver, m’apprit que la terre opposée à notre mouillage était une île dont il avait fait le tour ; que sur une autre plus au nord, il avait trouvé des œufs d’hirondelle de mer, et qu’en dehors de la grande île, entre la côte et la pointe est, il y a une anse dans laquelle il avait vu des oies : il tua une mère et de petits oisons.

» Ce rapport de M. Pickersgill nous engagea à entreprendre le lendemain deux parties de chasse : M. Pickersgill et ses camarades retournèrent sur le canot, et je m’embarquai avec MM. Forster et le docteur Sparrman dans la pinasse. Le lieutenant alla par le côté nord-est de la grande île, qui fut appelée île des Oies, et moi par le côté sud-ouest. Dès que nous fûmes au-dessous de l’île, nous aperçûmes dans les rochers une grande quantité de nigauds ; mais, sans perdre notre temps à les tirer, nous continuâmes notre route, et bientôt nous vîmes beaucoup d’autre gibier ; car au sud de l’île, le nombre des oies est prodigieux. Comme c’était la saison de la mue, la plupart changeaient de plumes, et ne pouvaient s’enfuir : un fort ressac rendit notre débarquement très-diffi-