Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soir, le capitaine déclara qu’il ne voulait point le recevoir sur son vaisseau, et le jeune homme fut obligé de rester à Taïti. Comme nous nous proposions de lui faire apprendre les métiers de charpentier et de serrurier, il serait retourné dans son île avec des connaissances au moins aussi utiles qu’O-maï, qui, après un séjour de deux ans en Angleterre, sera en état d’amuser ses compatriotes avec la musique d’une orgue portative, ou avec des marionnettes.

» Le lendemain, à notre retour, nous y trouvâmes toute la famille royale, et dans la foule, Néehourraï, sœur aînée d’O-tou, mariée à Taré-Deré, fils d’Amo. Taré-Ouatou, frère du roi, resta parmi nous, après que tous les autres furent partis, et passa la nuit à bord. Pour l’amuser, on tira des feux d’artifice du haut des mâts, ce qui lui causa un extrême plaisir. À souper, il nous fit l’énumération de tous ses parens, et il nous raconta l’histoire de Taïti. O-maï m’a confirmé, en Angleterre, tous les détails qu’il me donna ; il nous apprit qu’O-ammo, Happaï et Toutahah étaient trois frères, et qu’O-ammo, comme le plus vieux, avait la souveraineté de tout Taïti. Il épousa O-poréa (Obéréa), princesse du sang royal, et il en eut Taré-Derré, qui fut appelé, dès le moment de sa naissance, Eri-Rahaï, ou roi de Taïti. Sous le règne d’O-ammo, le capitaine Wallis visita l’île, et trouva Obéréa revêtue de l’autorité souveraine. Environ un an après son départ, une guerre s’alluma entre O-ammo et