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fait mention, je ne rencontrai point de chef d’importance durant ma promenade. Ouabeïdoua, souverain de Tierebou, nom que porte cette partie de l’île, était absent. Je reconnus ensuite que ce n’était pas le même que j’avais vu dans mon second voyage, quoiqu’il portât le même nom : c’était son frère, âgé d’environ dix ans, qui avait succédé à son frère aîné vingt mois avant notre arrivée. Nous apprîmes aussi que la célèbre Obéréa ne vivait plus, et que O-tou et tous nos autres amis se portaient bien.

» À mon retour, je trouvai O-maï entretenant une compagnie nombreuse, et j’eus bien de la peine à l’emmener à bord, où j’avais une affaire importante à régler.

» Je savais que Taïti et les îles voisines nous fourniraient en abondance des cocos, dont l’excellente liqueur peut tenir lieu de toutes les boissons artificielles ; et je désirais beaucoup retrancher le grog de l’équipage durant notre séjour dans cette île. Mais, en supprimant cette boisson favorite des matelots, sans leur en parler, je pouvais exciter un murmure général ; je jugeai donc que la prudence me commandait de les assembler, et de leur exposer le but de notre voyage, et l’étendue des opérations que nous avions encore à faire. Voulant leur inspirer du courage et de la gaieté, je leur rappelai les récompenses offertes par le parlement aux sujets du roi qui découvriraient les premiers, dans l’hémisphère septentrional, de