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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/13

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quelque côté que ce soit, une communication entre l’Océan atlantique et le grand Océan, ou à ceux qui pénétreraient au delà du 89e. degré de latitude nord. Je leur dis que je ne doutais pas de leur bonne volonté à coopérer de tous leurs efforts à mes tentatives pour mériter l’une de ces récompenses, et même toutes les deux ; mais que, pour avoir plus de moyens de réussir, il fallait ménager avec une économie extrême nos munitions et nos vivres, et principalement les derniers, puisque, selon les apparences, nous ne pourrions pas en embarquer de nouveaux après notre départ des îles de la Société. Pour donner encore plus de poids à mes argumens, je leur représentai qu’il était impossible de gagner cette année les hautes latitudes septentrionales, et que notre expédition excéderait au moins d’une année la durée sur laquelle nous avions compté d’abord. Je les priai de songer aux obstacles et aux difficultés que nous rencontrerions inévitablement, et à tout ce qu’ils auraient à souffrir d’ailleurs, s’il devenait nécessaire de diminuer leurs rations sous un climat froid. Je les exhortai à peser ces solides raisons, à considérer s’il ne valait pas mieux être ménagers de bonne heure plutôt que de courir les risques de n’avoir point de liqueurs fortes dans un temps où elles leur seraient le plus utiles ; et s’ils ne devaient pas consentir à se passer de grog, maintenant que nous avions du jus de coco pour le remplacer ; j’ajoutai que je les lais-