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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/15

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née du 16, un chef appelé Etoréa, qui lui servait de tuteur, m’apporta deux cochons de sa part : il m’avertit que le prince lui-même arriverait le lendemain. Effectivement, le 17 au matin je reçus un message d’Ouaheïadoua qui m’instruisait de son arrivée, et qui me priait de descendre à terre. Nous nous préparâmes, O-maï et moi, à lui faire une visite dans toutes les formes. O-maï, aidé de quelques-uns de ses amis, s’habilla, non à la manière anglaise, ni à celle de Taïti ou de Tongatabou, ni même à celle d’aucun pays du monde ; car il se composa un vêtement bizarre de tout ce qu’il avait d’habits.

» Nous allâmes voir d’abord Etoréa, qui nous accompagna sur sa civière dans une grande maison où on l’assit ; nous nous assîmes à côté de lui, et je fis étendre devant nous une pièce d’étoffe de Tongatabou, sur laquelle je mis les présens que j’apportais. Ouaheïadoua entra bientôt, suivi de sa mère et de plusieurs grands personnages qui se placèrent tous à l’autre extrémité de l’étoffe, en face de nous. Un homme assis près de moi prononça un discours composé de phrases courtes et détachées ; ceux qui l’environnaient lui en soufflèrent une partie. Un autre insulaire qui était de la bande opposée, et qui se trouvait près du chef, lui répondit. Etoréa parla ensuite, et O-maï après lui : un orateur répondit à tous deux : ces discours roulèrent uniquement sur mon arrivée et sur mes liaisons avec les naturels. L’insulaire